Chnics

Chnics

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Charleen mit au monde son bébé. Accouchement difficile comme toujours dans les plaines du Middle West.
Weston resta à ses côtés tout au long du labeur de sa femme. Au bout de plusieurs heures de travail sous cette chaleur éreintante, Charleen pu apercevoir sa fille, Chnics.

Chnics eu une enfance tranquille, jouant dans les prés de son père, gardien de troupeau ni riche ni pauvre. Très vite elle apprit à monter à cheval, à se débrouiller dans les plaines sans l’aide de personne, à chasser et piéger avec son père pour nourrir la famille. Sa dextérité et sa précision avaient d’ailleurs surpris Weston à plus d’une occasion.
Malheureusement, le destin serein de la petite famille prit un cap diamétralement opposé le jour de l’évènement. Un soir, après une journée bien remplie, Charleen ajouta une ou deux bûches dans le foyer avant d’y déposer le repas du soir, quelques haricots et une pièce de bœuf mijotée avec les légumes qu’elle aimait cultiver. Les coyotes chantaient déjà le couché du soleil qui enflammait l’horizon, découpant les arbres lointains. Weston contemplait ce spectacle néanmoins troublé par la chaleur qui ressortait des pierres.

Puis cette ambiance calme céda la place au drame. Au loin, le bruit des sabots déchirant la terre et soulevant des nuages de poussière se fit entendre. Une ruée d’une quinzaine d’individus chevauchait à brides abattues vers la maisonnée. Des pillards, des geôliers évadés, des hommes de la pire espèce virent semer la damnation. Mère et fille furent violées peu après que Weston s’écroula. Le brave avait lutté plusieurs minutes faisant jouer de son Colt. 6 balles… 6 bandits de moins... mais il en restait trop. Dans l’excès d’adrénaline, de bruit et de violence, Chnics entendit non distinctement les cris des hommes : « Haha ! Et en plus elles nous ont préparé à mangé, tu savais que les Fils du diable te feraient le privilège de venir chez toi ?! Haha ! ».

Quelques heures plus tard, il ne restait plus que des cendres.
C’est au matin que la cavalerie trouva les corps. Seule Chnics avait survécue. Elle avait à peine 16 ans. Elle vécut presqu’une année avec les soldats, n’ayant d’autre occupation que l’entrainement au tir. Sa conscience avait obscurci cette nuit maudite. Seuls traces de cette dernière, des comportements désorganisés. Chnics avait du mal à distinguer le bien du mal, pouvant être aussi douce que violente et froide.
Cette seule activité lui valu la place d’instructeur auprès des troupes qui venaient travailler leur précision. Très vite, la présence de l’uniforme la lassa de cette vie qu’elle avait bien du adopter pour quelques temps. Chnics avait besoin d’avancer et non pas de stagner afin d’éviter d’avoir à regarder en arrière. « De l’avant… toujours de l’avant… » se répétait-elle.
De 17 ans à 23 ans, elle disparut de la circulation. Tout comme quatre bandits de grands chemins, retrouvés tous morts, une balle dans la tête, égorgés avec froideur et précision. Tout montrait que les coups de couteaux avaient été assénés après la mort. Les autorités locales en avaient froid dans le dos.

Chnics a aujourd’hui 25 ans. D’allure engagée, c’est une belle bonde. Elle manie les chevaux comme les armes. Ses yeux d’un bleu presque translucide lui dégageaient un charme certain mais également un sentiment d’insécurité pour celui qui osait s’y plonger. Vivant de petits boulots, elle accompagna Lucas Ace, dans une mission ayant pour but d’accompagner quelques colons. Un moyen comme un autre d’accumuler quelques dollars. Elle avait rencontré Lucas Ace dans un saloon peu de temps avant. Les deux caractères forts s’étaient assez bien entendu. C’est Lucas qui lui avait proposé le voyage avec quelques verres d’un vieux whiskey âpre. Pour Chnics, c’était également une occupation, un moyen d’aller …de l’avant…